Salutations aux visiteurs de OHS et AGO (2 associations d'organistes) :

Les spécifications de l'Austin Opus 271 sont rappelées avec précision dans le bulletin actuel (N°78) de OHS et auparavant dans celui d'automne 2001, volume N°73 de Stopt Diapason. Ce que tout le monde ne sait pas c'est le travail engagé pour que l'orgue retrouve son état de marche tel qu'il est actuellement.

Début août 2000, l'agent immobilier Arnie Blitenthal me demandait de l'accompagner à cette église pour conseiller les nouveaux propriétaires, la Fraternité Notre Dame, pour savoir que faire en vue de restaurer l'orgue en bon état de marche. Arnie avait pris part au processus de vente de cette propriété à la Fraternité et il savait que j'avais passé toute ma vie avec les orgues à tuyaux et électroniques.

En route, il m'expliqua que ce bâtiment avait passé ou moins un hiver de Chicago sans chauffage, et présentait de sérieux problèmes d'infrastructure à régler. Sous-sol inondé, canalisations détruites, fuites au toit, plâtres qui tombent, installation électrique désuète, colonie de pigeons-résidents, et la liste n'en finissait plus.

Je m'attendais au pire pour l'orgue avant d'arriver. Je ne fus pas déçu, car la console était couverte de débris de plâtre du plafond, d'excréments de pigeons, et la plupart des touches d'arrêt avait disparue.

Lorsque je le mis en route, il donna un grand son qui me sembla bien énigmatique au premier abord, mais je m'aperçus qu'il était du en grande partie aux touches gênées par les débris de plâtre et de touches d'arrêt. Après une heure de nettoyage qui permit au moins d'avoir des touches en état de marche, il apparut que le vieil Austin restait malgré tout prometteur.

Des visites subséquentes permirent d'ouvrir complètement la console et de la nettoyer à l'aspirateur, d'examiner l'action des touches et ceci permit de jouer enfin pour la première fois après bien des années, et d'apprécier ce vrai trésor au point de vue tonalité. Haut de page

Un défaut majeur à régler fut immédiatement le plastique de la guerre de Corée, utilisé pour les boutons d'arrêt et les pistons. Ils s'était détérioré à tel point que le seul fait de toucher le bouton le faisait tomber en morceaux presque comme du verre. Chaque portion de plastique pigmenté dut être remplacée, alors que le bouton noir du coupleur muet survécut très bien.

Voilà où m'on action a commencé à devenir sérieuse, alors que les 27 boutons d'arrêt ont du être obtenus directement d'Austin en raison de la configuration du système des liens, une combinaison du propriétaire. Ils coûtent 15 $ pièce. Heureusement j'ai pu localiser des substituts adéquats pour les 40 boutons manquants aux pistons, grâce à un ancien bienfaiteur " d'Orgue à Corde ". Sans quoi ils seraient revenus à 400 $ supplémentaires. Les nouveaux boutons furent installés le 15 novembre 2000. Pour la première fois, nous avons pu sélectionner des voix et faire fonctionner l'orgue à nouveau.

Le manque de chauffage à cette époque-là causait de graves problèmes d'accords, mais un bienfaiteur a permis de réparer le chauffage central et en décembre, après 2 semaines de répit pour stabiliser l'orgue, il fut accordé pour servir à Noël.

Lors du premier travail d'accordement, on découvrit que des cordes brisées avaient laissé tomber 8 ou 9 carillons dans la section des tuyaux du chœur, et plusieurs dizaines de tuyaux étaient détruits par un choc direct. Haut de page

Puis, les priorités ont continué à changer ; les carillons et tuyaux brisés ont perdu de l'importance lorsqu'un roulement du moteur de soufflerie s'est coincé à Pâques 2001. Les Frères et moi l'avons démonté (il pèse TRES LOURD !) en pièces détachées, assez petites pour me permettre de le charger dans ma camionnette pour l'emporter chez moi à réparer. Une semaine plus tard, il tournait à nouveau, dans mon garage.

Le faire redescendre au sous-sol n'a pas été une mince affaire, avec 2 Religieuses tenant les cordes, 2 Frères et moi-même pour le faire glisser le long des marches.

Il a de nombreuses infirmités dues à son âge avancé, et j'ai posté des appels à l'aide sur " OrganTrader.com ". J'ai reçu une foule de réponses avec bien des offres de serviables enthousiastes, et nous avons été bénis par le don d'un Spencer avec moteur " moderne 1954 " de l'Eglise Sts. Pierre et Paul de Naperville en Illinois.

A nouveau, le Frère Maurice Marie, Père Benoît de l'Immaculée et moi-même avons passé quelques jours bien chauds d'août à le mettre en pièces afin de le déplacer. Avec des indications en français trouvées sur " Mapquest.com ", Sœur Marie Isabelle partit en camion pour le chercher et le ramener " à la maison ". Il est complètement ré-assemblé au sous-sol, dans l'attente d'un transformateur pour passer d'une phase à trois, et du système de starter de relais. Notre approvisionnement en vent à long terme est assuré.

Bon nombre d'amitiés se sont manifestées dans cet effort, et notamment Mary Gifford, qui accepta gentiment de jouer de l'orgue pour la Télévision ABC lorsque le reporter Harry Porterfield fit son émission " Someone you should know " (Quelqu'un que vous devriez connaître) centrée sur la restauration de l'orgue, diffusée le 3 avril 2001. Haut de page

 

Mary a été excellente pour le faire résonner sans faute, avec seulement 15 minutes préliminaires pour se familiariser avec, car quand nous arrivâmes pour nous y préparer, tout le bâtiment était privé d'électricité par les électriciens ! Nous nous sommes si bien débattus qu'une connexion temporaire lui a permis de fonctionner au moment même où l'équipe de tournage de la TV arrivait pour le film.

Enfin je dois noter ici qu'elle fut mon expérience, de travailler avec les membres dévoués de la Fraternité Notre Dame, qui oeuvrent vraiment sans répit pour répondre aux besoins des plus démunis, jour et nuit. Je les ai vus charger les repas chauds dans le van pour les porter aux sans abris dans les rues ; ils ont confectionné des costumes pour mettre en scène un sketch de Noël pour les enfants du quartier, ils oeuvrent en premières lignes contre la pauvreté, et cela sans aucun répit. (Texte original anglais)

John Shanahan