Lundi, 12 heures,
Roissy Renaud Muselier arrive de Marseille. Grève, retard. 13
h 40 Décollage de l'A-320 d'Air France pour Moscou. 16 h 40 Transit
à Cheremetievo. 19 h 40 Cap au sud-est à bord d'un Tupolev
154 d'Aeroflot. Muselier s'endort. "J'essaie de m'adapter aussitôt
au décalage horaire." 00 h 30 L'aube se lève
sur la taïga. Réveil du ministre, exercices d'assouplissement,
façon karatéka. Mardi, 2 heures,
Oulan Bator (9 heures, heure locale). Cadillac et résidence des
hôtes de marque : un accueil de chef d'Etat. Dix heures de réceptions
officielles vont s'enchaîner. 4 heures Affaires étrangères.
4 h 35 Présidence de la République. 5 h 30 Premier Ministre.
Discours, traduction, engourdissement progressif. Les yeux clignotent.
"Il faut rester concentré, murmure Muselier. Pas
de temps mort." 6 h 30 Déjeuner officiel. A l'heure
de Paris ou Marseille, c'est le premier café-croissants. Ici,
gelée aux crevettes, rouleau de hareng, mouton bouilli, vodka.
Toasts, discours, traduction. 7 h 45 Présidence du Parlement.
8 h 30 Ambassade de France. 9 heures Hôpital de traumatologie.
9 h 45 Centre d'écoutes sismiques, géré par la
France.
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10 h 30 Hôpital de la Charité. Soeurs Marie-Françoise
et Marie-Dominique, deux religieuses françaises de la Fraternité
Notre Dame ont bâti une oasis de générosité.
Vingt mille patients y sont soignés chaque année. Muselier
se tait, écoute, impressionné par la faiblesse des moyens
et l'ampleur de la tâche accomplie. Souriantes, énergiques,
les soeurs nous montrent leur pouponnière. Les enfants se jettent
dans leurs bras. 11 h 15 Centre culturel français. 11 h 30
Exposition "De Gengis Khan à l'empire Xiongnu", montée
avec l'aide du musée Guimet. 12 h 30 Réception au
Bistrot français en présence de la communauté
française de Mongolie (une trentaine de personnes). Canapés,
petits-fours et photos souvenirs. Mardi,
15 heures Il est 22 heures en Mongolie, direction la résidence.
La délégation est debout depuis une trentaine d'heures.
Non stop. "Passionnant, non ?", interroge Muselier
au moment d'aller se coucher, les yeux brillants de fatigue. Il me
cite ce mot de Paul Bourget :
"Quand on ne vit
pas comme on pense, on finit par penser comme on vit."
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