Au cours de la prière de l'Angelus du 18/11/2001 le Saint Père avait demandé que le 14 décembre soit vécu comme un jour de jeûne et avait invité les représentants des religions du monde à se rendre à Assise pour une journée de prière pour la Paix.
C'est pourquoi Mgr Jean Marie a tenu à faire participer la Congrégation à cette journée de prière et nous a envoyé à Assise, occasion de nous rendre en pèlerinage sur les traces de Sainte Claire et de Saint François.

C'est en fin de journée que nous parvenons à Assise dans la belle province de l'Ombrie, jolie ville bâtie sur le mont Subase, bien enchassée dans ses remparts. Un panorama serein avec des alignements d'ormes, d'oliviers, de vignes et de cyprès confère à la campagne un aspect reposant. Nous découvrons avec joie une ville qui a conservé dans ses remparts ses maisons anciennes, des monastères et basiliques rappelant la terre des saints qui au fil des siècles ont su graver en mémoire dans leurs pierres de véritables chefs d'œuvres d'architecture. La Providence nous conduit curieusement dans la cour du Monastère de Sainte Claire, à la recherche du Monastère qui devait nous héberger : Ce sont les religieuses de Sainte Claire, premières personnes que nous rencontrons qui nous indiquent notre chemin.

Bien accueillis dans un monastère, nous aurons la possibilité de participer aux Offices et à la Messe quotidienne célébrée par l'Evêque d'Assise.
Nous visitons et nous prions sur le maximum de lieux où ont vécu Saint François et Sainte Claire. Les rues très étroites, escarpées et pentues d'Assise nous font très vite renoncer au véhicule pour la marche à pied, sur les traces de Saint François et de Sainte Claire. Notre première visite sera pour la Basilique Sainte Marie des Anges où est conservée la Portioncule c'est à dire la petite chapelle où Sainte Claire a reçu le voile et l'Habit. Notre Dame toute dorée et illuminée surplombe la Basilique. De magnifiques fresques du 12ème siècle ornent les murs et le dôme de la Basilique.

Dans cette Ombrie du silence, à quelques kilomètres d'Assise, un troupeau de moutons est le seul à rompre le calme d'un endroit solitaire, propre à la méditation : nous pénétrons avec émotion dans le Monastère de Saint Damien là où Saint François entendit le crucifix lui donner cet ordre : " Va, François, répare ma maison qui tombe en ruine " il comprendra qu'il doit travailler à la restauration de la grande Eglise c'est à dire du corps mystique du Christ formé de tous les chrétiens. Nous nous recueillons là où Sainte Claire a vécu avec ses religieuses dans le chœur, le réfectoire, le dortoir, le cloître ou le petit oratoire donnant sur le jardin où elle faisait oraison.
Une statue de Saint François marque l'endroit où Saint François composa le cantique des créatures. Nous quittons le Monastère Saint Damien au chant psalmodie des Vêpres de la Chapelle qui contient les stalles d'origine.

Si la maison natale de Sainte Claire est le siège de l'Evêché d'Assise, la maison natale de Saint François est devenue une église, on peut y voir encore le cachot où Mr Bernardone père de Saint François avait enfermé son fils. La première maison très rudimentaire qui a reçu Saint François et les premiers frères se trouve conservée dans le sanctuaire de Rivotorto à quelques kilomètres d'Assise et de Sainte Marie des Anges : humble et pauvre abri en pierres.

L'immense Basilique Saint François qui se partage en une Basilique inférieure et une Basilique supérieure surplombe la ville. Des fresques du 12ème siècle retraçant la vie de Saint François tapissent tout l'intérieur des basiliques qui renferment en une crypte le tombeau de Saint François suspendu au dessus d'un autel où nous nous recueillons. Il y a grande affluence de pèlerins venus y prier.

A quelques pas de lui l'entourant reposent les tombeaux des premiers frères : Frère Léon, Frère Bernard, Frère Ruffin et Frère Mattéo. Quelques reliques de Saint François y sont aussi exposées : sa bure rapiécée taillée dans le tissu le plus rudimentaire du riche P. Bernardone, père de Saint François ; le calice et la patène offerts à Saint François par l'Abbé de l'Abbaye San Benedetto du Mont Subasio, des stigmates de Saint François dans un reliquaire en argent, un cilice, la pierre où il reposait sa tête, un parchemin de sa sainte règle daté du 29/11/1223.

A Assise, nous vénérons le Crucifix du Monastère de Saint Damien et faisons connaissance avec une sœur du Monastère de Sainte Claire et des religieuses du Monastère de Sainte Brigitte. Saint Ruffin fut le premier Evêque d'Assise, martyr, et dans la Cathédrale Saint Ruffin nous nous approchons du baptistère où furent baptisés Sainte Claire et Saint François.

Depuis la Basilique Saint François le Saint Père avec les chefs religieux va présider la prière des chrétiens après avoir écouté les témoignages des chefs religieux comme le représentant du Chef orthodoxe, de la Communauté anglicane, de l'Eglise réformée, de l'hindouisme, du monde mulsuman. Symboliquement le Saint Père allume un cierge, flamme transmise ensuite à tous les représentants des différentes religions pour un engagement pour la Paix. Le Saint Père rend une visite privée aux religieuses de Sainte Claire dans la Basilique Sainte Claire. Nous nous dépéchons sous la pluie battante de regagner la Basilique Sainte Claire pour nous placer juste face à la porte latérale où il pénètre accompagné par l'Evêque d'Assise, Mgr Sergio Goretti.

Au cours de nos allers et venues, nous faisons connaissance avec des religieuses de différents monastères, les sœurs franciscaines de Marie Immaculée ou des Sœurs Bénédictines qui ont conservé l'habit primitif de leur ordre. En nous rendant à Perouse nous repensons qu'un certain jour d'hiver Saint François se rendait de Pérouse à Sainte Marie des Anges et alors que le froid les affligeait très cruellement il exposa au Frère Léon en quoi consiste la joie parfaite : " Car entre toutes les grâces du Saint Esprit que le Christ a accordées et données à ses amis, il n'y en a point de plus précieuses que de se vaincre soi même et de supporter volontiers tous les opprobres pour le Christ et pour l'amour de Dieu ".

Le Saint Père avait souhaité que les chefs des différentes religions puissent prier en même temps mais séparément dans des lieux différents avant de se retrouver pour un engagement pour la paix. C'est à ce moment que sous la pluie incessante, une religieuse nous propose de nous réchauffer dans leur chapelle et nous nous rendons prier dans la chapelle du Monastère franciscain de Marie Immaculée.

Notre dernière visite sera un monastère de bénédictines à Perugia, elles ont gardé l'habit de leur ordre, vouant leur temps à la prière et aux travaux de broderie et de reliure. Derrière leur grille de clôture, de nombreuses âmes viennent leur confier leurs peines et se recommandent à leurs prières car elles sentent bien que les âmes consacrées sont d'autant plus libres de laisser leurs cœurs s'élever joyeusement vers le Bon Dieu qu'elles sont moins attachées aux biens d'ici-bas. L'une d'elles ayant travaillé en Afrique est très heureuse de nous entendre parler des missions de la Fraternité Notre Dame. Elles évoquent aussi la douleur du manque de vocations dans l'Eglise.

Sur le chemin du retour, nous prions encore Saint François et Sainte Claire pour nos chers Pères et Mères qui à huit siècles d'intervalles poursuivent la même tâche dans un monde encore plus éloigné de Dieu pour redonner à l'Eglise une véritable vie Evangélique dans la Paix, la Charité et l'Unité.

Soeur Marie Sabine et Soeur Marie de l'Evangile + snd.