Déclaration de Monseigneur Jean Marie Roger Kozik, Evêque Fondateur et Supérieur Général de la Fraternité Notre Dame (Représenté par Monseigneur Marie Bernard) |
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Aborder
le sujet du 3ème âge dans notre monde qui ne parle que de progrès
et davenir, semble être un thème de contradiction, mais
voilà pourquoi il nous semble que cette Conférence vient fort
à propos pour étudier les différents problèmes
auxquels sont confrontés les personnes âgées.
En tant que Fondateur et Supérieur Général de la Fraternité Notre Dame, je voudrais ici rappeler que nous avons comme soucis premier de secourir tous ceux qui souffrent dans leur cur, leur corps ou leur esprit et la condition des plus anciens est un sujet qui nous tient à cur. En ce qui concerne les pays défavorisés, il est certain que les personnes âgées, tout comme les enfants, en tant quindividus les plus fragiles de la société, ont à subir les premiers les catastrophes économiques et sociales dun pays. Lespérance de vie nest pas grande lorsque chacun en est rendu à lutter pour sa survie personnelle, pour avoir lespérance dun maigre repas quotidien. La souffrance des populations affamées
se répercute beaucoup plus sur les plus anciennes générations.
Pourtant, un élément très important les fait tenir : celui
de la Famille. La cellule familiale étant considérée
comme sacrée par les cultures ancestrales, les personnes âgées
sont généralement assistées et entourées de
respect. Nous pensons notamment à lAfrique, dont les piliers reposent sur la sagesse transmise oralement de génération en génération, des plus anciens aux plus petits. Il est rare dy voir un grand-père
ou une grand-mère, rejeté des siens. Les personnes âgées
resteront jusquà leurs derniers jours tout près des
plus jeunes, au coin dun feu, au fond dune pauvre maison,
mais du moins dans la dignité et lattention des proches.
Ceci est remarquable et donne à réfléchir. Si nous tournons les yeux sur nos pays dits développés, limage est plus difficile à saisir car on pourrait se fixer tout dabord sur lévidence dune meilleure condition de vie. Du point de vue de la santé essentiellement, la science assure une longétivité de plus en plus grande, ce qui est un réel avancement. Les générations du 3ème et du 4ème âge représentent un pourcentage élevé dans léchelle des populations de nos pays nantis. Des secteurs économiques entiers sont basés sur les services qui leur sont réservés (hôpitaux spécialisés, maisons de retraite, centres de loisirs,etc ) On constate que ladulte qui a passé 65 ou 70 ans, dès lors quil est alerte et bien portant, a sa place entière dans la societé. Des activités lui sont réservées qui sont parfois comparables à celles des jeunes et lon voit même des groupes de seniors se conduire aussi libéralement que des adolescents. Dans notre société il est parfois affligeant que les anciens de chez nous oublient le rôle de grands-parents et préfèrent parfois imiter les jeunes, plutôt que de les aider. Il est bien triste que cette sagesse des anciens se perde. Les jeunes ne tirent pas profit de cette démission des générations anciennes. Chacun vit pour soi, et nos societés meurent de cette séparation des jeunes davec les plus vieux. Mais que dire aussi des plus anciens qui, en mauvaise santé, sont alors une charge pour leurs enfants. Impossible de les garder à la maison dit-on, leur présence ny est plus désirée. Ils sont vivement mis de côté, dans des maisons spécialisées, où ils attendent vainement une visite de leur fille ou de leur fils, de leur nièce ou de leurs petits-enfants. Maisons luxueuses parfois où lâme et le corps sétiolent et souffrent; prisons dorées. Maisons de soins bien cruelles quand la gentillesse nest pas sur le visage des infirmières et des médecins, quand parfois des sévices moraux sont infligés secrètement sur la personne que lon considère sénile. Ce manque de respect est la première étape vers un fait encore plus douloureux, qui va tout à fait à lencontre des Droits de lHomme. Le scandale dont nous voulons parler est celui de larrêt provoqué de la vie, sciemment, volontairement pour raisons médicales ou monétaires. Leuthanasie est un sujet délicat et nous savons que le désarroi est grand face à la souffrance physique. Des personnes âgées, abandonnées dans des maisons de repos, sans famille ni connaissance, sont aussi trop facilement les victimes de ce procédé. Arrêter la vie par leuthanasie est un acte dune grande responsabilité. Nous ne voyons pratiquement pas de cas semblables dans lhistoire des civilisations passées. En conclusion, nous aimerions lancer un appel au rétablissement désiré de la cellule familiale. Lenfant gardé par ses grands-parents, qui eux-mêmes bien que malades, enseignent et couvent de leurs regards bienveillants le nouveau membre de la communauté humaine, le nouveau petit enfant. Que la personne âgée se reconnaisse elle-même et agisse! Quelle serve de modèle, quelle tempère dans les conflits des enfants, quelle émane la prudence et la paix! Puisse lexemple fervent de nos grands-parents se prolonger, afin que notre humanité reprenne en main ses valeurs spirituelles et morales et fasse refleurir lespoir de Demain. [Fin de la Déclaration] |
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