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Déclaration de la Fraternité
Notre Dame
(19 Mars au 27 Avril 2001)
57ème Session de la
Commission des Droits de lHomme à Genève
point du jour sur le racisme, la discrimination raciale,
la xénophobie et toutes les formes de discrimination.
Monsieur le Président,
La Fraternité Notre Dame vous
remercie de prendre la parole.
Dans ses oeuvres caritatives au service des personnes les plus pauvres
dans le monde en Afrique, Amérique du Nord ou Amérique Centrale,
en Asie ou en Europe, la Fraternité Notre Dame accorde une place
prioritaire à la prévention de toute sorte de discrimination.
Les membres de la Fraternité Notre Dame, religieux, religieuses
missionaires et laïcs bénévoles ont pu souvent se rendre
compte sur place dans leurs missions que les personnes les plus pauvres
et démunies, les minorités parce quelles sont rejetées,
méprisées, tenues pour rien sont la cible de discrimination,
de racisme, doppression tant en Europe, Asie, Afrique ou Etats Unis.
Ils sont unanimes pour témoigner que des minorités religieuses,
culturelles, ethniques, linguistiques sont opprimées par des groupes
majoritaires.
Que constatons-nous ? Que des majorités veulent garder leurs privilèges.
Proclamant haut et fort leur attachement à la démocratie,
au libéralisme, elles pratiquent le contraire.
Des églises interviennent auprès des gouvernements pour
garder leurs privilèges et faire en sorte de baillonner les minorités
religieuses.
La Fraternité Notre Dame au service
des personnes les plus démunies sans distinction de classe, race,
sexe ou de croyance est témoin comme dautres associations
que ces droits sont bafoués dans des pays les moins développés
mais chose inconcevable au 21ème siècle dans nos pays européens
dits libres et respectueux des droits de lhomme.
Dans les écrits auxquels se réfèrent nos dirigeants
notre constitution assure la liberté de conscience. Inscrits dans
sa constitution la France possède des droits intangibles. Elle
garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées
dans lintérêt de lordre public. La loi de séparation
de lEglise et de lEtat garantit la liberté de conscience.
On enseigne aux enfants dans les manuels
scolaires que la démocratie est un régime politique mais
aussi un code moral : on explique à ces élèves que
cest le régime qui protège le mieux la diversité,
celui qui parvient le mieux à faire vivre ensemble sous des mêmes
lois des gens ayant des origines, des opinions, des goûts différents.
Cest vrai cest ce que lon enseigne aux élèves
du 21ème siècle et cest ce quils croient puisquon
leur enseigne.
Or que voit-on et que vit-on en France
?
Une guerre fanatique et acharnée contre les minorités spirituelles,
contre les courants éducatifs ne salignant pas sur le courant
de pensée imposé. Ce que lon enseigne à nos
chers enfants serait-il donc mensonger ?
La démocratie ne serait-elle plus ce quelle était
? Quen est-il de lenrichissement dans la diversité
? La Fraternité Notre Dame à lexemple dautres
minorités a enduré des processus dintimidation, désinformations,
calomnies, pressions, chantages. Certains catholiques adoptent une fermeture
desprit, un sectarisme à légard de toute autre
forme de conviction ou dexpression différente de la leur
allant même jusquà la pression et persécution
religieuse indigne dans une démocratie européenne entre
frères chrétiens sur une terre le France dite fille
ainée de lEglise.
Labsence de la liberté dexpression est le signe des
régimes autoritaires. Sous couvert du label discriminatoire anti-secte
en France, pouvoirs politiques et religieux unissant une pensée
sectaire font pression sur des minorités comme la nôtre,
empêchant la bonne marche de nos activités sociales et humanitaires.
Les exemples à citer seraient nombreux.
Dans un feuilleton télévisé la chasse aux sectes
en France les canaux médiatiques à un rythme répété
et entretenu font la une des journaux télévisés et
de la presse nationale ou régionale avec des dénonciations
publiques limitant la liberté dexpression ou de conviction
entretenant dans limaginaire collectif de la population la terreur
de la secte.
On se retrouve au temps de linquisition avec des procédés
et des techniques différents mais lesprit est le même.
Où est le temps en France où la liberté religieuse
nétait pas menacée ? où les courants éducatifs
qui reconnaissaient la dimension spirituelle de lenfant pouvaient
sexprimer car lenseignement scolaire de la République
garantissait la liberté de penser ou dexpression.
La Fraternité Notre Dame estime que chacun peut avoir une manière
différente de penser et être libre de lexprimer et
a pu se rendre compte que dans differents pays où elle a ouvert
des missions à caractère humanitaire que les églises
intervenaient auprès des gouvernements pour garder leurs privilèges
et faire en sorte que les minorités soient réduites au silence.
Dans certains pays dAfrique par exemple, on ne favorise pas linstallation
dévêques ou de prêtres du pays dorigine.
Cette attitude ne permet pas le développement
de lexpression de la Foi et maintient une forme de tutelle morale
au lieu de développer lidentité culturelle du pays.
Il ny a aucune raison de ne pas accepter les minorités religieuses
du moment quelles ne portent pas atteinte à la liberté
des individus et de lordre social.
La diversité et la différence dont parlent nos manuels scolaires
du 21ème sicèle à nos jeunes élèves
français devraient nous enrichir au lieu de nous diviser. Ce que
lon explique pas dans les manuels scolaires aux enfants cest
que des majorités imposent le monopole dun point de vue censurant
les autres, se donnant le droit de tout contrôler sous prétexte
dêtre majoritaire en nombre. Le nombre ne fait pas la qualité
dun groupe.
Létat démocratique est censé protéger
les faibles contre la puissance des forts.
La Fraternité Notre Dame se fait un devoir de considérer
chaque être humain avec le même respect et le même état
desprit :
Dans ses restaurants gratuits pour les sans abris à Chicago, New
York, Paris, dans ses écoles, ses orphelinats (en Haïti au
Niger) ses hôpitaux (en Mongolie) dans ses aides ponctuelles aux
réfugiés, aux victimes de catastrophes comme récemment
au Salvador.
La Fraternité Notre Dame oeuvre dans différents pays au
service des miséreux, des enfants des rues, des malades du Sida,
des orphelins, des prisonniers, des infirmes, des personnes sans abri
car nous voyons défiler chaque jour tant de souffrances quil
nest pas possible de ne pas vouloir en soulager le plus possible.
Cest cet état desprit, de paix, de charité,
de tolérance, de respect conforme à la déclaration
des Droits de lhomme que le Fondateur de la Fraternité Notre
Dame transmet aux religieux, religieuses missionnaires et aux laïcs
bénévoles.
Nous demandons aux états et organismes
internationaux de promouvoir lélimination de contenus discriminatoires
et mensongers des médias, moyens de communication et la protection
des minorités religieuses, demandant aux états les moyens
pour exercer leurs droits à pratiquer, enseigner leurs connaissances
en traditions, coutumes et pratiques spirituelles en toute liberté.
La Fraternité Notre Dame formule
le voeu de voir en Europe le respect des droits de lhomme effectif
non dans les paroles, mais dans les actes posés pour que la paix,
lunité et la tolérance puisse y régner.
[Fin de la Déclaration]
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